vendredi, février 11, 2011

Les serres d'Auteuil, ou Roland-Garros au mépris de tous ?


Mur de soutènement de la terrasse du Jardin des serres d'Auteuil, 
mascaron d'Auguste Rodin. Photo :  9jules9 (wikimedia)


Le charme d'une architecture de la fin du XIXème siècle, l'exotisme des plantes tropicales importées de pays lointains et la richesse d'un jardin botanique...

Humour involontaire ou cynisme ? Cette description des Serres d’Auteuil est publiée sur le
site de la mairie de Paris. Elle est suivi d’un texte à donner les Jardins d’Eden sans confession à l’édile concerné. Langage fleuri. Un hommage aux plantes endormeuses ?

À aucun moment il n’est question du projet qui menace les serres : en réduire l’espace au bénéfice d’un Roland-Garros. Le paradis des amateurs de botanique* s'amenuise. Silence? L'histoire est-t-elle seulement aperçu des talents passés, ou narration incomplète au présent ?

C'est ce dimanche que sera prise la décision de détruire ou non une partie des serres. Comme d'accorder  l’usage permanent des bâtiments en meulière situés au sud du Jardin** à la fédération de tennis . Ces bâtiments sont réservés aux jardiniers.

Beaucoup ont protesté. Les responsables eux n'ont daigné répondre qu'aux plus connus d'entre eux. Usant d'arguments absurdes. Le pouvoir de décider dispense de masquer son ignorance ? Quel mépris pour les structures en  plastique de bâtiments indispensables réservés au travail. Pour exister se doit-on d'être estampillé monument historique ?
Déplacer des collections n'est pas anodin. Et les options annoncées sont loin d'être fiables.

Chanter la diversité et les espaces verts en période d'élection est plus aisé que de les respecter. Que pèse un lieu splendide et populaire face aux enjeux financier ? La volonté de coloniser un espace aussi prestigieux dit un autre choix. Celui de maintenir un complexe sportif devenu obsolète dans un quartier élégant.

Versailles a été un temps envisagé. Douce modestie. Nos sportifs millionnaires ne sauraient  jouer en banlieue ?  Le terrain y est dit-on plus abordable.

De questions en non-dits aurons-nous le mépris pour toute réponse ?  Un patrimoine vivant et fragile menacé par des intêrets essentiellement financiers, la formule n'est pas nouvelle.

Chanter la diversité et la beauté du monde végétal. Pour mieux les détruire.


_________

* Site de la mairie de Paris
** Article de La Tribune de l'Art, voir lien ci-dessous

De nombreux articles ont été publié au sujet des serres d'Auteuil. Parmi ceux que propose La Tribune de l'Art, certains sont peut-être moins connus.
Sur ce blog :
texte de la pétition
Sauvons les serres d'Auteuil.



6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi pas à la Courneuve : l'endroit est charmant , et l'air pur !
Et puis le terrain est moins cher qu'à Auteuil !

Elisabeth.b a dit…

Pour le bien-être et pour donner l'exemple : réduire les dépenses somptuaires, se rapprocher du peuple, imiter les efforts auxquels il est contraint, renoncer à tout superflu.
Ah si vous ne répondiez pas au doux nom d'anonyme je n'hésiterais pas à voter pour vous aux prochaines municipales !

PS : Que pensez-vous de Vaux en Velin ? Un peu loin ? Mais l'ENA à Strasbourg, cela faisait une trotte ausssi.

Anonyme a dit…

Reduire les dépenses somptuaires : il y a longtemps que je préconise de renoncer ( à la suédoise)aux palais divers , pour regrouper tous les ministères dans des immeubles périphériques bon marché .
"On" ( entendez : personnes proches du pouvoir)me répond que ça ne ferait pas d'économies !
Et je reste anonyme pour ne pas me faire étriper : c'est lache , je sais ...

Elisabeth.b a dit…

...mais la bonne santé suppose parfois de petites concessions à l'idéal chevaleresque.

Hildegarde a dit…

C'est honteux, quand je vois que Yannick défend le projet alors qu'il nous bombarde d'idées (et de produits marketting) sur l'écologie...mais qu'il reste chez lui et arrête de dire n'importe quoi !!

Elisabeth.b a dit…

L'écologie est en partie affaire de marketing, politique ou commercial. Que le comportement raccoleur, irresponsable ou intéressé de quelques uns ne nous fasse pas oublier l'essentiel. Préserver le patrimoine végétal, préserver son fragile équilibre, est affaire de tous. Loin des slogans raccoleurs, des indignations de façade, simplement prendre soin de la terre. Ce ne saurait être l'apanage d'un groupe.

Colère nécessaire, première étape d'une lutte plus raisonnée.