dimanche, mai 29, 2016

Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique...

Verdun, mai 1916


Tu ne peux pas imaginer le paysage qui nous environne, plus aucune végétation, ni même une ruine ; ici et là, un moignon de tronc d’arbre se dresse tragiquement sur le sol criblé par des milliers et des milliers de trous d’obus qui se touchent.

Eugène Bouin 



Le 30 mai 1917

Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l'odeur est pestilentielle.


En espérant que les cérémonies du centenaire se dérouleront dignement. Extrait de la dernière lettre adressée à Léonie. Elle est signée Eugène (soldat 'fusillé pour l'exemple').



jeudi, mai 26, 2016

Chateaubriand, Le printemps en Bretagne...

 Claude Monet, Les Rochers de Belle île, la côte sauvage (Musée d'Orsay)


«Le printemps, en Bretagne, est plus doux qu’aux environs de Paris et fleurit trois semaines plus tôt. Les cinq oiseaux qui l’annoncent, l’hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec de tièdes brises qui les hébergent dans les golfes de la Péninsule armoricaine. La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de narcisses, de hyacinthes, de renoncules, d’anémones, comme les espaces abandonnés qui environnent Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Croix de Jérusalem, à Rome.
Des clairières se panachent d’élégantes et hautes fougères ; des champs de genêts et d’ajoncs resplendissent de fleurs, qu’on prendrait pour des papillons d’or posés sur des arbustes verts et bleuâtres. Les haies, au long desquelles abondent la fraise, la framboise et la violette, sont décorées d’églantiers, d’aubépine blanche et rose, de boules de neige, de chèvrefeuille, de convolvulus, de buis, de lierre à haies écarlates, de ronces dont les rejets brunis et courbés portent des feuilles et des fruits magnifiques. Tout fourmille d’abeilles et d’oiseaux : les essaims et les nids arrêtent les enfants à chaque pas. Le myrte et le laurier croissent en pleine terre ; la figue mûrit comme en Provence. »

Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe



Pour faciliter la lecture dans ce format, je me suis permis un retour à la ligne que le texte ne comporte pas.




lundi, mai 23, 2016

Peindre le jardin moderne: de Monet à Matisse



Le documentaire de Phil Grabsky sera en salle le 24 mai. Il fait suite à l'exposition de la Royal Academy of Arts qui s'est achevée à Londres le mois dernier.

Elle réunissait les œuvres de grands artistes sur un thème: le jardin. Peintres et, pour beaucoup d'entre eux, jardiniers.

Le jardin à la place du modèle?



samedi, mai 07, 2016

Vent d'ouest



Il a ployé les branches de l'oranger du Mexique, les mêlant au chèvrefeuille. 
Le vent dessine le jardin. 


mercredi, mai 04, 2016

Semis spontanés


Au pied du buddleia, qui est installé tout seul un jour, la fleur d'un souci. À l'angle d'une allée, dans un minuscule espace libre, en pleine lumière.
Les plantes s'invitent avec à propos.