dimanche, mai 29, 2016

Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique...

Verdun, mai 1916


Tu ne peux pas imaginer le paysage qui nous environne, plus aucune végétation, ni même une ruine ; ici et là, un moignon de tronc d’arbre se dresse tragiquement sur le sol criblé par des milliers et des milliers de trous d’obus qui se touchent.

Eugène Bouin 



Le 30 mai 1917

Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l'odeur est pestilentielle.


En espérant que les cérémonies du centenaire se dérouleront dignement. Extrait de la dernière lettre adressée à Léonie. Elle est signée Eugène (soldat 'fusillé pour l'exemple').



1 commentaire:

Elisabeth.b a dit…

Célébration digne... Il n'en fut rien. Robert Redeker l'a remarquablement exprimé. Références ici